4ème Salon des Maires des Alpes-Maritimes

Être présent au salon des maires 06, représente toujours un réel plaisir et constitue l’occasion de rencontrer ses homologues pour confronter, partager et échanger quant à nos engagements respectifs au sein de nos territoires.

Tout d’abord, rencontrer ses homologues représente toujours un réel plaisir, pour confronter, partager et échanger quant à nos engagements respectifs au sein de nos territoires.

Ce rendez-vous constitue aussi l’occasion pour nous tous de renouveler notre indéfectible soutien aux maires des communes touchées par la tempête Alex en octobre 2020. Je sais que la mobilisation des parlementaires, et notamment celle d’Eric Ciotti du Conseil Départemental, de l’État, et de la Métropole de Nice, est totale et s’inscrit sur le long terme afin de reconstruire nos vallées sinistrées.

Intempéries exceptionnelles, menace terroriste toujours présente, auxquelles s’ajoute une crise sanitaire sans précédent, l’année qui s’est écoulée aura bien été une année sans nulle autre pareille pour notre département.

C’est pourquoi je me réjouis que l’Association des Maires et Présidents d’intercommunalité des Alpes-Maritimes nous offre cette plateforme d’échange, alors que le contexte épidémique avait jusqu’ici fortement réduit nos possibilités de rencontres.

Ce salon des Maires est en effet essentiel, d’une part pour confronter nos idées et nos expériences, et d’autre part pour envisager ensemble des pistes afin d’améliorer l’efficience de l’action communale. Pour donner les moyens aux maires de réaliser leur mission d’intérêt général.

Car comme nous le savons tous, le rôle de premier magistrat, bien que passionnant, est aujourd’hui rendu de plus en plus complexe. Nous devons en effet assumer nos responsabilités sur le territoire communal en composant avec des moyens financiers qui sont de plus en plus contraints. A cet égard, la crise liée au Covid-19 que nous traversons a été particulièrement révélatrice de cet état de fait.

Celle-ci a confirmé en premier lieu l’importance de l’échelon municipal, qui a su faire preuve de réactivité, de souplesse et d’efficacité pour apporter aux habitants des solutions concrètes.

Les collectivités locales ont ainsi montré à chaque étape de cette pandémie que leur rôle était primordial pour protéger les populations et fournir la logistique nécessaire au déploiement de la politique sanitaire nationale et ce, alors que la santé est avant tout une compétence régalienne. Mais cette proactivité, qui était à mon sens essentielle, pose aujourd’hui la question de la prise en charge financière de ces initiatives puisque jusqu’ici, les communes assument une part substantielle des coûts liés à la gestion de la crise.

La mise en place des centres de vaccination illustre à ce titre pleinement cette réalité.Alors que les mairies ont eu un rôle majeur dans l’armement de ces vaccinodromes, aucune compensation financière n’a à ce jour été versée pour faire fonctionner ces structures.Très concrètement, la Ville de Grasse a jusqu’ici dépensé près d’1 million d’euros depuis l’ouverture de son centre le 25 janvier dernier, et l’incertitude est aujourd’hui la plus complète pour déterminer dans quelle mesure et à quel moment l’Etat va rembourser cette dépense non budgétée.Les Municipalités ont pourtant appliqué avec efficacité et pragmatisme les directives gouvernementales, parfois contradictoires, qui leur ont été édictées. Je tiens à être clair : le but de mon propos ne vise pas à dresser les collectivités locales contre l’État à travers une vision simpliste et manichéenne quant à la gestion de cette crise inédite.La très grande majorité des agents de la fonction publique, qu’elle soit territoriale, hospitalière ou d’État, a fait montre d’un professionnalisme et d’un engagement pendant cette pandémie qui font honneur au service public.Pour autant, cette incertitude budgétaire mérite d’être dissipée, a fortiori dans le contexte contraint que nous connaissons aujourd’hui et les charges nouvelles auxquelles font face les exécutifs locaux pour soutenir l’activité économique de leur territoire.

Je rappelle que ces dépenses viennent par ailleurs s’ajouter à d’autres difficultés pour les communes, qui ont déjà subi il y a quelques années une baisse considérable de la Dotation Globale de Fonctionnement.La loi SRU, qui pénalise financièrement beaucoup de territoires, ou encore, la suppression de la taxe d’habitation, font également partie de ces réformes dont les conséquences ne sont pas anodines sur les finances communales.

Concernant plus particulièrement la taxe d’habitation, il est clair qu’une clarification doit être apportée quant à la réévaluation régulière des mécanismes de compensation prévus par l’Etat en fonction des dynamiques démographiques propres à chaque commune.La remise à plat de ces questions me paraît essentielle pour permettre aux collectivités de tenir leur budget et d’accompagner au mieux la reprise économique que nous appelons tous de nos vœux.De même, notre connaissance du terrain et de ses spécificités doit nous amener à toujours plus travailler main dans la main avec les représentants de l’État afin que les politiques publiques soient les plus efficientes et les plus opérationnelles possibles.

A Grasse, c’est précisément le cas concernant le dispositif Action Cœur de Ville lancé en 2018 pour redynamiser le centre historique et au sein duquel l’État constitue un partenaire privilégié et particulièrement impliqué.Mais aujourd’hui nous devons aller plus loin et prendre la part qui est la nôtre dans la chaîne de décision en tant que premier maillon de la chaîne de l’action publique au niveau local.

L’État doit ainsi mieux tenir compte de la spécificité des territoires pour renforcer la performance publique, alors qu’il doit au contraire pleinement assumer ses compétences dans le domaine du régalien, notamment sur le plan du maintien de la sécurité.A cet égard, je me réjouis que Grasse ait obtenu cette année une augmentation de ses effectifs de police nationale, mais ces renforts n’ont été octroyés qu’après d’intenses discussions et échanges avec le Ministère de l’Intérieur.

Cette nécessaire reconfiguration du lien Etat-collectivités territoriales donne encore plus de sens à l’Association des Maires et aux Présidents d’intercommunalité des Alpes-Maritimes, pour accompagner les élus, et faire prévaloir leur voix dans les différents processus de décision.Sachez pouvoir compter sur notre action résolue pour affirmer la force des territoires et pour faire avancer notre département !

Que nos débats soient fructueux !

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