Table ronde inaugurale au 7e salon des Maires des Alpes-Maritimes

Aux côtés d’Hugues MOUTOUH, Préfet des Alpes-Maritimes, de David LISNARD, Président de l’AMF, Vice-Président du Département des Alpes-Maritimes, Maire de Cannes, Président de la Communauté d’agglomération Cannes Pays de Lérins, de Renaud MUSELIER, Président Délégué de la Région Sud Provence Alpes Côte d’Azur, de Charles Ange GINESY, Vice-Président de l’ADM06, Président du Département des Alpes-Maritimes, Président de la Communauté de Communes Alpes d’Azur, des Parlementaires et de nombreux Maires, quel plaisir de se retrouver pour cette 7e édition du salon des communes et des intercommunalités des Alpes-Maritimes.

Cette année est un petit peu particulière puisque pour la première fois depuis 2018, notre rendez-vous annuel se déplace pour faire rayonner l’Association des Maires du 06 à l’ouest du département.

Après les magnifiques accueils que nous ont réservés  Mandelieu-la-Napoule, puis Nice jusqu’à l’année dernière, c’est au Palais des festivals de Cannes que nous avons la chance de nous réunir aujourd’hui.

En organisant cet événement dans la cité cannoise, nous respectons une promesse et un engagement auxquels je suis particulièrement attaché.

L’ADM06 a vocation à dialoguer avec tous les maires des Alpes-Maritimes, qu’ils appartiennent au littoral, au moyen pays et au haut pays.

C’est pourquoi, je défends plus que jamais le principe de la mobilité de ce salon, pour que nous puissions continuer à attirer un maximum d’élus autour de cette manifestation.

Je pense que c’est en adoptant cette approche fédératrice que nous serons le plus fidèles à l’esprit que les maires maralpins ont souhaité insuffler à notre association.

Cet esprit de rassemblement, je compte le cultiver et le développer pour faire avancer notre territoire et être à la hauteur des défis qui touchent les communes.

Toutes les personnes présentes parmi l’assistance savent combien ils sont nombreux.

Mais au-delà de ces enjeux, la situation du pays exige tout autant que les collectivités locales soient solidaires pour répondre aux attentes de nos concitoyens.

En effet, l’absence de majorité claire au plus haut niveau de l’Etat nous oblige et renforce la responsabilité qui est la nôtre devant nos administrés.

Comme chacun le sait, nous venons de traverser une période inédite dans l’histoire de la Ve République avec une absence de Premier ministre pendant 51 jours.

Devant cette crise politique et institutionnelle sans précédent, l’échelon communal est véritablement devenu le cœur battant de notre démocratie.

Je salue à ce titre la nouvelle campagne nationale que vient de lancer l’AMF intitulée « Les communes…Heureusement ! » pour sensibiliser le grand public sur les communes et leur rôle essentiel.

Aujourd’hui, ce sont les Mairies qui donnent du sens à l’action publique et qui permettent d’apporter de la proximité et des réponses concrètes aux habitants.

Ce sont les assemblées communales, départementales et régionales qui incarnent la stabilité et la continuité de la République aux yeux de nos concitoyens.

Dans ce contexte particulier, l’ADM06 aux côtés de l’AMF, cher David LISNARD, sont essentielles pour conjuguer la voix des territoires et relayer auprès de l’Etat les problématiques concrètes que nous rencontrons au quotidien.

J’en profite pour remercier de sa présence Monsieur Hugues MOUTOUH, le Préfet des Alpes-Maritimes, qui a pris ses fonctions il y a un peu plus d’un an.

Lors du précédent salon des maires, il nous avait assurés qu’il n’était pas un Préfet tout à fait comme les autres.

Je crois que l’on peut dire aujourd’hui qu’il a pleinement démontré son volontarisme et son abnégation en assumant ses missions avec engagement et un profond sens de l’Etat.

Je veux également saluer son attachement pour toute la diversité de notre territoire, qui l’a amené ces derniers mois à se déplacer dans de nombreuses communes de notre département.

Je partage cette approche et ce souci de dialoguer avec un maximum d’élus pour bien appréhender le quotidien des administrations locales.

C’est tout le sens de mon action au sein de l’ADM06 que j’ai l’honneur de présider depuis l’année dernière.

Dès mon élection, j’ai souhaité poursuivre le travail de fond mené par mon prédécesseur, Jean-Paul DAVID, que je salue, pour faire évoluer notre association et réinventer son fonctionnement.

Mon objectif a toujours été très clair et sans aucune ambiguïté : faire de l’ADM06 un lieu privilégié d’échanges et de co-construction pour les élus.

Développer un véritable laboratoire d’idées, alimenté par les femmes et les hommes qui sont chaque jour sur le terrain à l’écoute des habitants et portent localement des actions novatrices et concrètes.

Cette expérience mérite d’être davantage prise en compte car elle constitue un atout précieux pour mieux saisir les attentes et les besoins de nos concitoyens.

C’est pourquoi j’entends veiller à ce que chaque édile, chaque commune, et chaque territoire puisse s’exprimer librement, sans dogmatisme ni sectarisme.

Le respect de cette exigence est encore plus nécessaire dans les Alpes-Maritimes où les divisions peuvent parfois prendre le pas sur le dialogue et l’addition des forces.

Mais c’est justement parce que le contexte maralpin est particulier que je continuerai à être un facilitateur, un médiateur et un trait d’union, au-delà de toutes considérations partisanes.

Cet esprit de collaboration doit être placé au cœur de nos échanges, afin d’être à la hauteur de la confiance que nous ont témoignée nos administrés et de notre passion pour ce territoire que nous avons en partage.

Et les défis ne manquent pas.

Il serait difficile d’être exhaustif tant les maires sont confrontés quotidiennement à des problématiques complexes, avec des moyens toujours plus restreints.

Je pense aux problèmes d’assurabilité des risques, ou encore, à la hausse insupportable de la violence dans nos sociétés.

Cette dernière question me paraît essentielle comme l’ont montré les émeutes urbaines de l’année dernière, les agressions d’élus, ou la mort tragique en août de l’adjudant Eric COMYN à la suite d’un énième refus d’obtempérer.

Je pense également à la fameuse loi SRU, qui impose des objectifs de création de logements sociaux irréalisables aux communes, alors que dans un même temps, la loi zéro artificialisation nette limite les constructions.

Cette nouvelle injonction contradictoire a poussé l’ADM06 à adopter en janvier une motion pour demander la mise en œuvre d’une loi moins punitive et plus adaptée à la réalité.

Et comment ne pas évoquer l’enjeu écologique et ses questions subsidiaires comme la gestion des ressources hydrauliques ou des phénomènes climatiques extrêmes ?

Mais la grande question que nous allons devoir affronter dans les mois qui viennent, est celle de la crise de la dette que traverse notre pays.

Bien entendu, le sujet des ressources financières a toujours été crucial pour les communes. 

Je rappelle que nous avons récemment dû subir les hausses du point d’indice et l’explosion des prix de l’énergie, qui s’ajoutent au désengagement progressif de l’Etat dont la DGF a diminué de plus de 30% entre 2014 et 2018.

Mais aujourd’hui, le dérapage de nos déficits publics est sans précédent et doit nous inciter à la plus grande vigilance quant aux choix budgétaires qui vont être effectués par le Gouvernement.

Et je tiens à le dire très clairement aujourd’hui : les collectivités locales ne doivent pas servir une nouvelle fois de variables d’ajustement et être sacrifiées sur l’autel du désendettement.

Mais pour pouvoir relever tous ces défis, nous devons plus que jamais travailler main dans la main et avancer ensemble.

C’est à ce prix que nous pourrons garantir aux territoires la liberté d’action qu’ils méritent et être à la hauteur de notre ambition et de notre amour pour les Alpes-Maritimes.

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