Rencontres d’Avenir | 3e édition – Grasse, un territoire en transition

Madame Anne-Marie DUVAL, mon Adjointe déléguée à l’écologie et au développement durable,

Monsieur Marino CASSEZ, Vice-président en charge de l’environnement,

Mesdames et Messieurs les élus de la Majorité municipale de la Ville de Grasse,

Mesdames et Messieurs les élus de la Communauté d’Agglomération du Pays de Grasse,

Mesdames et Messieurs les élus,

Monsieur Louis BODIN, grand témoin de cette soirée,

Mesdames et Messieurs les intervenants qui vont participer à l’animation de cet événement,

Mesdames et Messieurs les Présidents et les représentants des associations de l’ensemble du pays de Grasse,

Chers membres des services municipaux, communautaires, et des structures partenaires de la Ville,

Mesdames et Messieurs,

Chers Grassois,

C’est un plaisir de vous accueillir au Théâtre de Grasse pour cette 3e édition des Rencontres d’avenir.

Je constate que vous êtes une nouvelle fois nombreux pour participer à cette soirée, qui permet d’échanger, de débattre, et de discuter de l’avenir de notre ville.

Ce succès nous oblige et témoigne de l’attachement des Grassois pour ce nouveau rendez-vous démocratique local, qui place les habitants au cœur des débats.

Aujourd’hui, après les précédentes éditions consacrées à l’attractivité et à la sécurité de notre territoire, nous allons aborder une thématique essentielle pour l’ensemble du pays de Grasse.

Un sujet devenu central dans notre société, qui se pose de plus en plus de questions sur son modèle de développement et la place de l’homme dans son environnement.

Je parle bien entendu de la transition écologique qui suscite souvent des débats passionnés et passionnants, auxquels personne ne peut rester indifférent.

En premier lieu, je tiens à remercier Louis BODIN qui a accepté d’être le grand témoin de cette soirée.

Au-delà du succès qu’il a acquis en devenant une personnalité familière pour les Français, sa voix fait désormais autorité pour tous les enjeux liés au changement climatique.

Si j’ai tenu à ce qu’il soit à nos côtés ce soir, ce n’est pas en raison de sa notoriété ou de son talent en tant que vedette du paysage audiovisuel.

C’est parce que j’estime que son approche mesurée est précieuse pour traiter un sujet qui déchaîne souvent les passions dans le débat public.

Sa formation scientifique, sa rigueur et son expérience, sont plus que jamais des qualités indispensables pour aborder sereinement ce qui sera le grand défi du XXIe siècle.

Cette réflexion prend d’autant plus de sens que nous sommes en ce moment au cœur de la Semaine européenne du développement durable.

Et le thème retenu cette année – l’adaptation au changement climatique – résonne particulièrement avec notre soirée.

Cette initiative nous rappelle que nous ne parlons pas d’un sujet lointain ou théorique, mais bien d’une réalité que nous vivons déjà, et à laquelle nous devons nous préparer.

A Grasse, plus qu’ailleurs, nous avons toujours été sensibles à cette question, en raison du rapport particulier que nous cultivons avec la nature.

Si notre cité est devenue la capitale mondiale de la parfumerie, je rappelle que c’est avant tout grâce aux richesses naturelles exceptionnelles présentes sur notre territoire.

Des sources abondantes, des terres fertiles, et un climat spécifique se sont en effet conjugués pour faire naître un patrimoine végétal qui n’a pas d’équivalent en Europe.

Cette harmonie subtile a permis de produire des essences et des fragrances uniques au monde, qui offrent aujourd’hui un rayonnement sans précédent à notre cité.

Mais comme tous les équilibres délicats, celui-ci peut brutalement être remis en question si le réchauffement climatique continue de se renforcer.

Dans les Alpes-Maritimes, nous sommes en première ligne pour constater les conséquences de ces changements sur notre quotidien.

Je pense aux périodes de canicules intenses qui ont entrainé des sécheresses importantes et des restrictions d’utilisation des ressources hydrauliques, pourtant indispensables pour notre bassin de vie.

Je pense aux épisodes méditerranéens, comme la tempête Alex de 2020, qui nous a rappelé, cruellement, à quel point l’Homme pouvait être vulnérable devant la force parfois destructrice de la nature.

Tous ces phénomènes météorologiques extrêmes doivent nous interpeler, et justifient à eux seuls la mobilisation de l’Etat et de la société civile en faveur de la transition écologique.

Mais s’il s’agit d’un défi existentiel au regard de l’urgence de la situation, je ne crois pas qu’il faille verser dans une approche dogmatique ou militante qui ignore la réalité scientifique.

Citons notamment nos amis allemands, qui ont brutalement décidé d’abandonner l’énergie nucléaire au profit des énergies renouvelables en investissant plusieurs dizaines de milliards d’euros.

Aujourd’hui, cette initiative – séduisante sur le papier – est un échec retentissant, dans la mesure où l’Allemagne est contrainte d’ouvrir des centrales à charbon pour compenser l’irrégularité de la production éolienne.

Cette politique démagogique a failli être suivie par la France, qui dispose pourtant d’un atout exceptionnel avec le nucléaire, dont la production est bon marché, constante, et décarbonée.

Le projet de mise en place des ZFE, qui excluent les catégories populaires des centres villes, suscite la même

incompréhension et le même scepticisme chez les Français, qui refusent légitimement ces mesures liberticides.

Ces exemples illustrent à quel point le développement durable doit tenir compte d’un certain nombre de paramètres s’il veut être crédible et éviter de s’aliéner le soutien de la population.

Nous devons plus que jamais favoriser une transition écologique raisonnée, qui préserve notre outil productif, nos entreprises, et notre cohésion nationale.

Le maintien de cet équilibre subtil est essentiel si nous voulons être à la hauteur de la situation.

Pour relever ce défi, nous ne devons pas avoir une approche punitive mais incitative.

Nous devons également privilégier une méthodologie basée sur la pédagogie et non sur la contrainte.

C’est uniquement à ce prix que nous pourrons réinventer notre modèle de développement pour qu’il soit plus vertueux, plus responsable, et plus durable.

Le Pays de Grasse a justement choisi d’initier une politique particulièrement audacieuse pour que notre territoire soit précurseur et avant-gardiste sur cette question.

Nous exposerons brièvement certaines de ces avancées en 2e partie de soirée, juste avant les échanges avec la salle.

Mais sans plus attendre, je laisse la parole à Louis BODIN qui va poser les enjeux et rappeler pourquoi l’environnement doit être placé au cœur des politiques publiques.

Merci à tous.