Ce 70ème anniversaire de la Victoire du 8 mai 1945, ne doit pas nous apparaître comme une journée emplie seulement de joie, mais nous rappeler qu’aujourd’hui, pour pouvoir le Célébrer, nous avons dû ainsi que nos alliés, dont nos Amis Polonais, Mon Cher ArKadiusz WISNIEWSKI Maire d’Opole, en payer le prix fort, le prix que réclame toute guerre : la Souffrance et la Mort, et cela que l’on soit civils ou militaires.
Prenons garde de ne pas nous laisser envahir par l’oubli.
Pas celui qui nous ferait oublier nos morts et nos disparus, mais celui qui serait engendré par l’innocence. L’innocence de croire que ces terribles moments de notre Histoire, sont tellement loin derrière nous, que tout ce que nous Commémorons aujourd’hui, devrait être redéfini dans une vision globale, ou ferait partie d’une démarche incontournable nécessaire au politiquement correct.
Cet anniversaire nous le célébrons chaque année, et il est bon de pouvoir se rappeler certains évènements, qui ont besoin, comme la mémoire de nos Morts, d’être rappelés à la Mémoire des vivants, à notre Mémoire collective.
Comme par exemple, que l’Histoire militaire de la France couvre deux millénaires, et que sans cette nécessaire protection de notre Nation, nous ne pourrions même pas être la France d’aujourd’hui.
Oui, le 8 mai 1945, marque la date anniversaire de la fin de la seconde guerre mondiale, mais en Europe occidentale, car ailleurs, elle continua jusqu’à la capitulation du Japon le 15 août 1945.
Ce rappel, me permet de vous remémorer le coup de force japonais du 9 mars 1945 en Indochine française, lorsque qu’après avoir été encerclés, les ressortissants français furent attaqués par les forces japonaises, faisant en moins de 48 heures, plus de 3000 tués, sur les 34 000 civils et 12 000 militaires Français présents dans la région.
Il était nécessaire aujourd’hui de le rappeler, car l’Histoire d’un pays, ce n’est pas des paragraphes que l’on positionne au gré de son humeur politique du moment, ou de son appartenance idéologique, mais bien l’Âme d’un pays qui reflète le parcours collectif d’une diversité de personnes, dont la trace qu’ils laissèrent, ou le chemin qu’ils empruntèrent, doit appartenir aux nouvelles générations.
C’est cela l’identité de la communauté nationale. C’est dans un premier temps connaître parfaitement le passé dans toutes ses composantes pour pouvoir se construire et construire son propre avenir, en le mêlant au peuple dont on fait partie.
Comme vous le savez, la victoire du 8 mai 1945, fait suite à six longues années de guerre et d’occupation, dont le début fut marqué par la défaite Française de 1940, au cours de laquelle, nos armées confrontées à une nouvelle tactique de guerre appelée ‘Guerre Éclair, et après s’être battus vaillamment contre les armées allemandes suréquipées, furent obligés de capituler.
Cette résistance, il est bon de le rappeler, a permis à la faible coalition antinazie de l’époque, de bénéficier d’un gain de temps pour pouvoir se préparer et regrouper ses forces, car ne l’oublions pas, au début du conflit qui concerne déjà certains pays Européens :
1 ) les Britanniques sont, à part quelques divisions, axés sur les moyens maritimes,
2 ) les Américains ne sont pas encore entrés en guerre,
3 ) et les Soviétiques de leur côté, ont signé un pacte de non-agression avec l’Allemagne nazie.
Partant delà, vous le comprenez, le sort de notre pays était scellé, car nous étions le seul rempart face aux hordes Hitlériennes.
Mais je vous rassure, cette situation n’a jamais entamé la volonté et la vaillance de nos aînés, bien au contraire, car la défense, la reconquête du sol national, et la Libération des pays opprimés, étaient déjà dans leurs esprits et dans leurs cœurs.
Surtout chers amis, ne l’oublions jamais. Pour preuve, et je souhaite fortement que ce soit un de mes messages que vous retiendrez aujourd’hui : pendant les quelques six semaines que durèrent les combats de 1940, on dénombra 92 000 morts parmi les soldats français, soit « des pertes deux fois supérieures à la moyenne des pertes mensuelles lors des quatre années de la première guerre mondiale ».
Partant de là, on peut donc affirmer, que lorsque les conditions le leur permirent, nos soldats combattirent avec courage, héroïsme et détermination.
Et bien voyez vous, tout cela ne m’étonne pas, tout près de nous, nous pouvons en être les témoins, comme c’est le cas actuellement en OPEX et également sur l’ensemble du sol de notre Patrie, où plus de dix mille militaires, sous le nom de code « SENTINELLE », ont été déployés dans toute la France, après les attaques terroristes du mois de janvier.
C’est cette vérité que je voulais rétablir en votre présence, c’est ce message que je tenais à délivrer à nos Morts, pour leur rendre Honneur et leur adresser en mon nom et en votre nom, toute notre fierté et toute notre reconnaissance.
Cette fierté et cette reconnaissance, nous avons pu l’exprimer à nos vétérans, comme :
– ce matin au Plan de Grasse en remettant la Prestigieuse Médaille Militaire à Monsieur Jean BIVA Maréchal des logis,
– et sur cette célèbre place du Petit Puy où nous nous trouvions il y a quelques minutes, en remettant également la Prestigieuse Médaille Militaire à Messieurs Jacques BRUN Sergent-chef et Jean HEMMERLÉ Caporal, ainsi que la plus haute distinction de l’état français la Légion d’Honneur, à Monsieur Noël CHABAUD Ancien Chef de Groupe dans la Résistance.
Bien entendu, je complimente en cette occasion, les récipiendaires et leurs familles respectives. Mais je veux m’adresser tout spécialement à ces valeureux combattants, à ces Héros, qui ont construit notre histoire, mais surtout participé à la liberté que nous goutons tous les jours.
Car Messieurs les décorés, vous êtes entrés de fait dans l’Histoire Nationale, vous êtes l’image de l’engagement au service de notre Patrie, mais aussi, les voix et la représentation, de tous ceux qui morts aux combats, ne peuvent plus témoigner ou sont redevenus poussières. Votre présence parmi nous, doit nous rappeler combien nous devons vous être reconnaissants, combien la France est redevable, à toutes celles et tous ceux qui combattirent dans toutes les guerres et tous les conflits, pour libérer notre territoire National où qu’il soit, où défendre nos ressortissants où qu’ils se trouvent.
Nous ne dirons jamais assez merci, merci aux Forces Françaises Libres, aux Forces Françaises de l’Intérieur, aux Combattants de l’Armée d’Afrique, dont la Deuxième Division Blindée du Maréchal Leclerc et Rhin et Danube sont issus.
Nous ne dirons jamais assez merci, à toutes ces femmes et ces hommes, venus :
– de France,
– de nos autres départements et territoires d’Outre-mer,
– d’Afrique,
– du Maghreb,
– d’Indochine, qui donnèrent leur bien le plus précieux : « leur VIE » .
Ce 70ème Anniversaire, doit nous conforter plus qu’auparavant, au respect et au soutien visible que nous devons à nos Armées de Terre, de Mer, de l’Air, et toutes les Forces qui participent à notre sécurité et notre protection, qu’elles soient avec ou sans uniforme.
Trop souvent, et malheureusement de nombreux représentant de la Nation Française , pour des raisons que je ne développerais pas, ont occulté que les femmes et les hommes qui composent nos armées sont directement issus du corpus de notre Nation et qu’ils sont avant tout des citoyens comme nous le sommes nous aussi.
Ce 70ème Anniversaire, doit nous rappeler que ce fut la victoire de l’Humanité contre la barbarie. Cette barbarie qui instaura les camps de concentration et d’extermination, libérés il y a 70 ans aussi, et où dix millions de personnes furent assassinées, dont près de 6 millions de juifs d’Europe. La Pologne quant à elle, mon Cher Arkadiusz, payant un lourd tribut, puisque c’est plus de 5 Millions de tes compatriotes qui perdirent la vie, assassinés ou morts au combats .
C’est aussi se rappeler qu’en France pendant toutes ces années d’occupation, les Françaises et les Français ont terriblement soufferts et furent sans cesse humiliés par l’occupant. Nos concitoyens connurent la faim par le rationnement, l’obligation de travailler en pays ennemi, l’étoile jaune cousue sur la poitrine pour
les juifs, le pillage des biens familiaux, les rafles aveugles, les déportations, les exécutions sommaires, un long chemin de croix que l’on ne peut encore de nos jours percevoir totalement.
Mais dans ces années noires, l’esprit de résistance et l’envie de combattre l’envahisseur, étaient toujours omniprésents dans toutes les consciences.
Ce fut d’abord l’appel du 18 juin du Général de Gaulle, la création des Forces Françaises Libres, la conservation des capacités opérationnelles d’une armée française dans la zone sud de la France, le développement des réseaux de résistance, la constitution de l’Armée d’Afrique.
Cette lucidité face à l’adversité et se besoin de faire vivre la Liberté, sont en nous, au plus profond de notre Âme, et le seront toujours.
C’est cela qu’il faut retenir et continuer d’entretenir, en étant plus que jamais fiers de nos soldats, fiers des Armées de la République, qui accomplissent chaque jour des missions qui nous Honorent, et des actions qui participent à la grandeur de notre Nation.
Vive Grasse,
Vive la Provence,
Vive la Pologne,
Vive nos Alliés,
Vive la France.