Je me réjouis de vous accueillir ici, à Grasse, dans cet Espace Culturel, et vous remercie de l’honneur que vous me faites d’ouvrir votre séminaire sur le droit.
Outre le plaisir de vous rencontrer à nouveau, il est aussi de mon devoir d’être avec vous, pour vous dire combien les missions que vous assumez sont essentielles : secourir et assurer la sécurité des personnes et des biens.
Votre séminaire est intitulé « Le sapeur-pompier face à la justice ».
Ce titre a de quoi surprendre, car l’image du sapeur-pompier est celle du sauveur de vies, et non celle de l’auteur de faits répréhensibles.
Mais comme tout citoyen, le sapeur-pompier est un justiciable comme les autres.
Dans une société de plus en plus procédurière, le sujet est brûlant, si je puis dire, compte tenu du contexte compliqué dans lequel évoluent les soldats du feu.
La frontière entre le cas de force majeure, et le respect du droit, est un fil sur lequel le sapeur-pompier essaie de se tenir en équilibre.
La nature même de vos missions, fait de vous des justiciables à haut risque, pour reprendre votre expression.
Le Droit est un ensemble de droits et d’obligations qui s’applique à tous, mais je crois qu’il s’inscrit dans une notion plus large, en ce qui vous concerne : la Déontologie.
Elle est omniprésente chaque fois que vous intervenez, car elle inclue aussi les règles morales du sapeur-pompier.
Donc, si nous parlons de la responsabilité du sapeur-pompier dans l’exercice de son métier, il serait peut-être nécessaire, de parler aussi de sa protection juridique.
Car le contexte actuel est très difficile pour les soldats du feu en intervention.
Je suis conscient que l’exercice de votre noble métier, est de plus en plus difficile et périlleux, dans un environnement mouvant et sans repère, dans un environnement dans lequel, l’uniforme du secouriste, ne suffit plus à le protéger, pour qu’il puisse accomplir sa mission première : « servir et secourir ».
L’actualité nous le rappelle trop fréquemment, avec les images choc des sapeurs-pompiers, victimes de jets de pierres, d’agressions en tous genres.
Elles présentent un danger grave et imminent pour leur santé.
Mais le droit de retrait est-il possible déontologiquement pour des hommes investis d’une mission de sauvetage ?
Je crois que beaucoup de questions se posent.
Je vous souhaite un très bon séminaire, et vous remercie pour votre engagement au service des autres, malgré l’épée de Damoclès juridique suspendue sur vos têtes.