Vendredi 27 mai 2016 – Cours Honoré Cresp à Grasse

Cette journée de la Résistance est particulière. Je sais que nous percevons toute sa symbolique, et toute la force morale qu’elle représente.

La Résistance Française était de fait et cela quels que soient les moyens employés, la légitimité suprême de tout un peuple, à vouloir se libérer de ses oppresseurs et reconquérir son territoire national.

Cela nous devons sans cesse l’avoir à l’esprit, pour condamner fermement ceux qui voudraient faire croire à l’opinion mondiale, que tuer ses propres concitoyens ça peut-être légitimé. Bien au contraire c’est infamant.

Chaque homme, chaque femme chaque adolescent, qui se sont engagés dans cette lutte terrible, où la pitié de l’ennemi n’existait pas, ont fait non seulement honneur à la France, mais ont permis que chaque Français puisse s’approprier cette libération et la dignité qui en découle.

Nos aînés se sont battus héroïquement, conscients des risques encourus, contre une vision totalitariste des dirigeants de l’Allemagne nazi, mais aussi contre le fascisme d’où qu’il vienne.

N’oublions pas que ces « combattants de l’ombre », étaient issus de toutes les couches sociales, de toutes les sensibilités : politiques, philosophiques et religieuses, certains n’étaient même pas français, mais partagés les mêmes idéaux que la France. C’est cela la réalité du moment. Ils ont tous accepté pour ce combat, le prix du sang, la mise en danger de leurs familles et de leurs amis proches.

Grasse eut aussi son propre Réseau de résistance dénommé « Tartane », dont son premier chef fut Philippe PASQUA et auquel appartenait également son neveu de 16 ans, Charles PASQUA. Cette organisation se montra très efficace, et participa activement à la préparation de la libération de notre ville.

Gardons cela en mémoire, car il est de notre devoir de ne jamais oublier, de ne jamais ignorer, ce que nous devons à ceux qui ont démontré par : les actes, les risques encourues, la jeunesse de l’engagement, ce qu’est le véritable courage.

Les Forces Françaises de l’Intérieur, ont lutté avec le peu d’armes qu’elles possédaient, contre des ennemis surentraînés, suréquipés, peu enclins à la pitié.

Malgré, les exécutions par la guillotine, par balles contre un mur ou au bout d’un chemin, les tortures, la déportation et l’extermination, nos Résistants bravèrent les armées hitlériennes dans des combats sans merci.

C’est cela que nous devons retenir aujourd’hui, car rien ne peut se gagner ou se conserver dans l’inaction et l’acceptation. Cette perception, le Préfet Résistant Jean MOULIN, qui unifia les mouvements de Résistance Intérieure autour du Général de Gaulle, et Présida le premier Conseil National de la Résistance le 27 mai 1943, la mesurait pleinement, jusqu’à la mort, comme des dizaines de milliers de Résistants.

Les Morts auront toujours besoin que l’on parle d’eux, que l’on pense à eux, particulièrement ceux qui eurent leur corps martyrisé, c’est notre façon à nous d’assurer la continuité de leur histoire, celle qui est devenue la nôtre, et que nous avons le devoir de transmettre à notre tour, ne serait-ce que pour dire que les apprentis dictateurs ou terroristes, sont déjà

voués à ne rien laisser, rien transmettre, rien démontrer, si ce n’est donner de la résonance à la trahison et la lâcheté.

Nos Résistants n’ont pas voulu nous laisser un monde de haine et de violence, comme ce qui se passe actuellement dans certaines de nos villes, de nos quartiers de nos rues, où des groupes s’attaquent délibérément à nos forces de Sécurité, que je salue pour leur courage et leur maîtrise, mais aussi à ce qu’elles incarnent : la République et ses valeurs.

Nos résistants ont semé dans notre histoire collective, dans nos cœurs et nos Âmes, les graines de la France éternelle, et les paroles qui identifieront toujours notre communauté Nationale dans la tourmente : « Ami si tu tombes, un ami sort de l’ombre à ta place ».

• Hommage à tous les Résistants,
• Vive Grasse,
• Vive la Provence,
• vive la France.