Ouverture assises régionales du droit de la famille sur le thème des violences intrafamiliales

En présence d’Emmanuelle PERREUX, Présidente du Tribunal Judiciaire de Grasse, Damien SAVARZEIX, Procureur de la République de Grasse, de Mesdames et Messieurs les magistrats, et les représentants du Ministère public, de Priscillia BOTREL, Présidente de la Conférence Régionale des Bâtonniers du Grand Sud-est et de la Corse, de Valérie FONTAN FARON, Bâtonnier de Grasse, de Franck GAMBINI, Bâtonnier élu, de Mesdames et Messieurs les Bâtonniers et référents des ordres d’avocats des barreaux de Grasse, de Nice, de Marseille, d’Aix-en-Provence, de Toulon, de Draguignan, de Nîmes, de Carpentras, de Tarascon, d’Alès, des Alpes-de-Haute-Provence, et des Hautes-Alpes, de Mesdames et messieurs les représentants des différentes structures et associations œuvrant dans le lutte contre les violences intrafamiliales et de Mesdames, Messieurs les avocats du Barreau de Grasse et des Barreaux du Sud Est, je suis ravi de vous accueillir ici au Théâtre de Grasse, à la faveur de ces nouvelles assises régionales du droit de la famille organisées par le Barreau de Grasse.

Aujourd’hui nous ouvrons la 9e édition de cet événement qui a débuté en 2014 grâce à l’engagement des avocats grassois.

Je profite de cette prise de parole pour saluer leur sens de l’initiative afin d’encourager les échanges, le dialogue, et le partage des savoirs entre les professionnels du droit.Depuis l’origine, cette belle aventure a mobilisé l’ensemble des barreaux du Sud-est de la France qui se sont attachés à pérenniser ce rendez-vous en le rendant incontournable.La diversité des ordres d’avocats présents ce matin constitue la plus belle preuve de la réussite de ces assises et de la richesse de ses intervenants.

Aujourd’hui, le sujet qui va vous occuper ne l’est pas moins puisque le thème retenu représente un enjeu majeur pour les pouvoirs publics.Les violences intrafamiliales sont un fléau qui exige que nous continuions à nous mobiliser pour endiguer ces comportements intolérables.

Je rappelle que les plaintes pour violences conjugales ont augmenté de 60 % depuis le mouvement MeToo et qu’il est essentiel que l’institution judiciaire dispose des moyens nécessaires à la prise en charge de tous ces signalements.Là encore, le barreau de Grasse s’est distingué par son volontarisme en initiant des actions très concrètes pour s’attaquer à ce phénomène.

Parmi elles, citons l’ouverture en 2020 d’une permanence téléphonique disponible sept jours sur sept et 24 heures sur 24 pour les victimes de violences familiales.

Celles-ci bénéficient désormais des conseils d’un avocat sans délai pour les accompagner et les orienter vers des solutions juridiques.Cette initiative a été prise pendant la crise sanitaire lorsque l’isolement et le confinement avaient des conséquences délétères au sein de certains foyers.

S’il est important de saluer ce genre de démarche proactive et la mobilisation remarquable des acteurs de terrain, le chemin est encore long avant que toutes les violences ne fassent l’objet de poursuites et de sanctions.La remise en mai dernier d’un rapport parlementaire au Garde des Sceaux, Monsieur Éric DUPOND-MORETTI, pour améliorer le traitement judiciaire de ces affaires a permis d’envisager des pistes d’améliorations intéressantes.Pour simplifier le parcours des plaignants, la création de pôles spécialisés dans les violences intrafamiliales a été actée dans les 164 tribunaux de France.

Mais nous ne devons pas hésiter à aller plus loin dans cette ambition en s’assurant qu’aucun obstacle ne vienne dissuader les victimes d’entamer une procédure judiciaire.

Pour irriguer la réflexion des élus et des responsables publiques, il est primordial que les professionnels que vous êtes continuent d’échanger et de dialoguer autour de ces questions.

C’est tout le sens de cette journée où je suis persuadé que les débats seront à la hauteur de l’urgence et des enjeux.

Dans cet esprit, je souhaite à toutes et à tous des discussions fructueuses, enrichissantes, et constructives !

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