Conseil d’Administration de l’Association des Maires des Alpes-Maritimes

En ma qualité de Président adjoint de l’ADM06 (Association Des Maires des Alpes-Maritimes), je suis ravi d’accueillir ici au Palais des Congrès pour ce Conseil d’Administration de l’Association des Maires des Alpes-Maritimes, Jean-Paul DAVID, Président, autour de Mesdames et Messieurs les Maires et Présidents d’intercommunalités de notre département.

En tout premier lieu je suis fier et honoré d’annoncer que Grasse accueillera une prochaine édition du salon des Communes et des Intercommunalités des Alpes-Maritimes pour témoigner son attachement à cette instance essentielle à la vitalité de notre vie démocratique. Cela fait plusieurs années que je travaille sur l’accueil de ce salon à Grasse et ce depuis que j’ai le plaisir d’en être le président Adjoint.

Et je sais que cet appel à accueillir l’ADM06 concerne tout l’ouest du département, qui dispose d’élus engagés et soucieux de défendre la voix des collectivités locales.

En ouverture de ce séminaire j’ai souhaité commenter brièvement la séquence électorale nationale qui a duré plusieurs mois et qui vient de se conclure.

Le premier élément à retenir et qui doit nous interpeler est la participation particulièrement basse des électeurs à ces élections législatives pourtant essentielles au fonctionnement de nos institutions.

Un record d’abstention a même été atteint au soir du 1er tour, puisque 52,5 % des Français ne se sont pas déplacés.

Même si certaines élections sont épargnées par cette tendance, comme les présidentielles ou les municipales qui bénéficient encore d’une légitimité certaine auprès des Français, ce phénomène ne doit pas nous laisser indifférent.

Car ces chiffres témoignent du désenchantement démocratique qui monte parmi nos concitoyens, qui semblent considérer que leurs représentants ne sont plus à même de répondre aux défis auxquels doit faire face notre pays.

Les dernières présidentielles n’ont surement pas contribué à diminuer ce sentiment, la campagne s’étant distinguée par l’absence de véritable débat de fond sur les questions économiques, internationales voire civilisationnelles.

Et même si l’actualité était légitimement monopolisée par la crise sanitaire ainsi que la situation ukrainienne, la pauvreté de la confrontation des idées a accru cette frustration citoyenne qui doit nous alerter.

Une remise en question collective est nécessaire, a fortiori lorsque certaines responsables nouvellement élus portent un discours aussi radical.

En tant que républicain attaché à la saine confrontation des idées, je considère que les débats et les désaccords qu’ils peuvent engendrer sont essentiels pour irriguer la réflexion qui précède toute action publique.

Mais c’est en tant que républicain tout aussi attaché à notre système politique et à l’unité de notre Nation que je ne peux qu’être inquiet lorsque je constate que certains députés nouvellement élus revendiquent clairement leur rupture avec les institutions de la Vème République.

L’arrivée de programmes aussi extrêmes sur les bancs de l’Assemblée Nationale n’est pas anodine et témoigne des doutes et de la colère qui traversent notre société.

Aujourd’hui, cette défiance du peuple aboutit à une Assemblée Nationale plus divisée que jamais, qui devra pourtant affronter des sujets cruciaux et immédiats comme la question du pouvoir d’achat, de l’énergie, de l’immigration ou encore, de l’éducation.

Mais même si la situation est complexe, je suis persuadé que notre pays saura trouver en lui les ressources pour dépasser ses divisions et retrouver un projet collectif suffisamment fédérateur pour transcender les clivages les plus irréductibles.

Au niveau local, nous devons quand même demeurer vigilants pour s’assurer que la voix des communes soit suffisamment entendue.

Les enjeux sont multiples.

Tout d’abord, il est absolument crucial que les collectivités puissent dispose d’une certaine souplesse dans leur action afin de continuer à être efficace auprès de leurs administrés.

C’est un principe que nous devons défendre inlassablement au vu de la réalité à laquelle nous sommes confrontés tous les jours sur le terrain.

En tant que premier maillon de la chaîne de l’action publique identifiable par les habitants au niveau local, c’est aussi le premier qui est sollicité.

La Mairie se doit donc d’être réactive pour répondre aux besoins exprimés.

La crise sanitaire a d’ailleurs rappelé toute la pertinence et l’importance de l’échelon municipal, qui a su faire preuve de proactivité et d’efficience pour apporter des solutions concrètes à ses administrés.

Mais pour pouvoir être libre, nous devons pouvoir être autonome financièrement.

Or, les dernières initiatives prises par l’Etat sans concertation ne vont pas dans ce sens.

Ces dernières années, nous avons déjà dû composer avec la baisse de la DGF, la suppression de la taxe d’habitation, ou encore, les règles particulièrement coercitives liées à la Loi SRU qui ont entraîné des frais importants pour les Mairies.

Aujourd’hui, la revalorisation du point d’indice décidée unilatéralement par le Gouvernement va contraindre un peu plus nos budgets, qui n’avaient pas été élaborés pour absorber une telle dépense.

Très concrètement à Grasse, cette mesure coutera en année pleine 1 million d’euros.

Cette initiative va donc un peu plus plomber nos finances alors que les communes et leurs intercommunalités voient leurs dépenses de fonctionnement être considérablement impactées par la crise.

A l’heure où nos marges de manœuvre sont de plus en plus réduites, les structures comme l’ADM06 n’ont jamais été aussi primordiales pour faire entendre notre voix.

C’est pourquoi la réunion de ce jour et toutes celles qui vont suivre sont importantes pour continuer à échanger sur ces questions et trouver des solutions.

Nous le devons à nos administrés et à nos territoires respectifs qui nous ont exprimé leur confiance en nous confiant le plus beau des mandats de la République.

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