Conseil municipal du 5 novembre 2024

En préambule du conseil municipal j’ai souhaité brièvement évoquer avec vous l’actualité des collectivités locales et plus particulièrement celle des communes.

Comme vous le savez, nous entrons dans une période extrêmement complexe pour les mairies du fait de l’état des finances publiques qui n’a jamais été aussi grave.

Mais avant d’évoquer cette crise de la dette, je rappelle que celle-ci intervient dans un contexte déjà très contraint pour les Municipalités.

Ces dernières années, nous avons notamment dû affronter une baisse de la DGF, une hausse du point d’indice, et une explosion des prix de l’énergie et des matériaux.

Chaque projet, chaque opération, et chaque chantier municipal a vu ses coûts augmenter de façon exponentielle, alors que nos recettes connaissaient dans un même temps une trajectoire inverse.

Je l’ai déjà évoqué à plusieurs reprises devant cette assemblée, mais seuls la mobilisation et l’engagement remarquables des agents ont permis de surmonter ces différents défis.

Seul un effort exceptionnel a permis de juguler tous ces phénomènes, de poursuivre le renouveau de notre cité, tout en diminuant notre dette de près de 23%.

Malgré toutes ces avancées, la situation de notre pays nous oblige à être plus que jamais vigilants devant les difficultés qui vont survenir.

Après 50 années de déficits chroniques de l’Etat, nous arrivons aujourd’hui à la fin d’un cycle où la France ne dispose d’aucune marge de manœuvre budgétaire.

Devant la gravité des chiffres, le Gouvernement prévoit un plan de 60 milliards d’euros pour diminuer le déficit structurel de nos finances publiques.

Il s’agit d’un choc financier énorme, qui ne manquera pas d’avoir des conséquences concrètes sur l’économie de notre pays et le dynamisme de nos bassins de vie.

Plus grave encore, les communes seront une nouvelle fois les variables d’ajustement de ce plan d’austérité puisque nos recettes seront directement ponctionnées pour résorber les déficits.

Concrètement, il semblerait que le montant des pertes pour la Ville en 2025 avoisinerait 1,6 million d’euros, tandis que la Communauté d’agglomération verrait ses rentrées fiscales diminuées de plus de 2,2 millions d’euros.

Alors que chaque euro, chaque dépense, et chaque investissement sont comptés, ces prélèvements exceptionnels profondément injustes nous mettent collectivement dans une position très précaire.

Face à cette réalité, nous devons tous nous mobiliser pour défendre la voix des communes et veiller à ce qu’elles ne soient pas sacrifiées une nouvelle fois sur l’autel de l’austérité.

Et je m’adresse à tous les élus qui sont présents à ce Conseil municipal.

Cette question exige que nous soyons pleinement engagés dans chacune de nos prises de parole dans la presse et auprès de nos administrés.

Pour alerter, sensibiliser, et expliquer que les mairies sont les PME de la République et qu’elles doivent continuer à assumer ce rôle moteur dans nos territoires.

C’est tout le sens de mon action au sein de l’association des maires des Alpes-Maritimes où nous avons pu évoquer ce sujet essentiel lors de la 7e édition de ce salon qui s’est déroulée le 10 octobre dernier.

Je porterai cette même parole lors du congrès qui se tiendra à Paris dans quelques jours et également le 9 octobre 2025, à Grasse, qui accueillera pour la première fois le salon des communes et des intercommunalités du 06.

Mais au-delà de ces enjeux financiers, la situation politique du pays exige tout autant que les collectivités locales soient solidaires pour continuer à répondre aux attentes de nos concitoyens.

Je rappelle que cette crise de la dette succède à une crise institutionnelle majeure puisque la France est restée sans Premier Ministre pendant 51 jours. 51 jours complètement inédits dans toute l’histoire d’une Ve République qui s’était jusqu’ici toujours distinguée par sa stabilité.

Bien entendu, cette absence de Gouvernement et d’un cap clair au sommet de l’Etat n’a pas manqué d’aggraver les difficultés.

En effet,  cette instabilité a reporté de quelques mois les réformes douloureuses mais nécessaires qui devaient être mises en œuvre pour juguler l’explosion de nos comptes publiques.

Aujourd’hui, l’absence de majorité au niveau de la représentation nationale nous oblige et renforce plus que jamais la responsabilité qui est la nôtre envers nos administrés.

Devant cette situation sans précédent, l’échelon communal est en effet devenu le cœur battant de notre démocratie.

Ce sont les Mairies qui donnent du sens à l’action publique et qui permettent d’apporter de la proximité et des réponses concrètes aux habitants.

Ce sont les assemblées communales, départementales et régionales qui incarnent la stabilité et la continuité de la République aux yeux de nos concitoyens.

Dans ce contexte particulier, tous les élus doivent unir leurs forces pour conjuguer la voix des territoires et relayer auprès de l’Etat les problématiques concrètes que nous rencontrons au quotidien.

C’est uniquement à ce prix que nous pourrons maintenir la dynamique forte que portent les collectivités locales.

Grasse constitue un exemple parfait de l’importance de cet accompagnement et de ce soutien de la part de l’Etat.

C’est grâce à lui, et à tous nos partenaires, que nous avons réussi à initier le développement sans précédent de notre cité depuis 10 ans, notamment de son centre historique.

Sans cet appui décisif, jamais nous n’aurions pu aller au bout de projets structurants comme la création de la médiathèque, du campus étudiant, la modernisation de l’Hôpital, ou la construction de l’échangeur de la Paoute.

Jamais nous n’aurions pu débuter le programme Martelly qui va profondément métamorphoser notre cœur de ville en revitalisant une emprise d’1,6 hectare.

C’est pourquoi il est absolument crucial que nous fassions preuve de résilience et de combativité pour que ce renouveau puisse se poursuivre.

Nous le devons aux Grassois et aux générations futures qui doivent pouvoir se projeter sereinement dans l’avenir, malgré les manquements qui ont pu être commis par les Gouvernements successifs depuis 50 ans.