Inauguration de l’impasse Ernest Boursier-Mougenot et pose de la plaque de rue

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Se revendiquer Grassois, de naissance ou de cœur, c’est appartenir à une communauté de destins qui partage des valeurs et c’est avoir à cœur de préserver un patrimoine commun. Donner un nom à une rue, une place, une avenue n’est jamais un acte anodin et traduit la volonté de l’équipe municipale de cultiver cette appartenance à un groupe en mettant à l’honneur des personnalités locales dont le parcours est intimement lié à la construction et la vie de notre cité. Jusqu’ici, la Villa Saint-Hilaire n’avait pas d’adresse propre. Lui affecter une adresse en choisissant un nom qui face écho à la destination de ce lieu culturel grassois était une nécessité, une exigence. Sous la Présidence de Nicole NUTINI, la commission des hommages publics à choisir de retenir le nom d’un artiste polymorphe, qui a laissé son empreinte à Grasse : Ernest Boursier-Mougenot.

Cette personnalité inclassable, ancrée dans son temps et dans son territoire est un artiste aux multiples facettes.  Connu pour sa collaboration avec Michel Racine à l’Inventaire des parcs et jardins de la Côte d’Azur publié en 1987, sa carrière dans ce domaine a motivé le choix de cette dénomination et rappelle la vocation première de la Villa Saint-Hilaire, pensée comme un centre de ressources Maison Jardin et Paysages.


Jean-Pierre Boursier-Mougenot dit Ernest Boursier-Mougenot est né à Nancy le 20 juin 1933. C’est en 1936 que la famille Boursier-Mougenot s’installe à Grasse, chemin de la Coste d’or supérieure. Il grandit dans un milieu artistique autour de la figure de son père, André Boursier-Mougenot, peintre et illustrateur, qui évolue dans les cercles artistiques de l’époque, notamment le Groupe de Grasse.

Il fait ses études au Lycée Fénelon, où il rencontrera Michel Racine, aujourd’hui historien des jardins. Il poursuit ses études à l’École Nationale des métiers d’art de Paris, puis épouse Sonia en 1958 à Magagnosc. De leurs quatre enfants (Isidore, Céleste, Timothée et Rose), c’est Céleste Boursier-Mougenot qui perpétue la tradition artistique familiale et qui obtient une reconnaissance internationale en représentant la France lors de la Biennale d’art contemporain à Venise en 2015.

Travaillant dans l’atelier de leur mas situé à Châteauneuf, il signe sa première réalisation, les vitraux de l’église Notre-Dame des Chênes à Saint-Jacques, et produit aussi des sculptures, des installations sous forme d’écrans à base de matériaux de construction. Le verre reste le fil conducteur de son art. Il réalise le vitrail situé dans l’école Gérard Philipe, les vitraux de l’Eglise Saint Laurent à Magagnosc ou encore les dalles de verre de l’église du Rouret.

Ernest Boursier-Mougenot se laisse aussi gagner par le bonheur de l’écriture. Après avoir déménagé en Bourgogne, dans les années 2000, il publie des poèmes au rythme marqué, au sein desquels ses expériences de vie et ses enjeux artistiques ressurgissent comme des mélodies du quotidien.

Mesdames, Messieurs,

Ce jour est doublement important, car nous dévoilons également une exposition Ernest Boursier-Mougenot, Entre ombre et lumière réalisée par le service Ville d’Art et d’Histoire qui permet de s’approprier l’œuvre de cet acteur du patrimoine grassois.

L’hommage que nous rendons aujourd’hui à cet artiste sonne comme une évidence. Nous rappelons à tous son engagement pour la ville de Grasse et plus largement pour le pays grassois ; une reconnaissance légitime de la ville envers un homme ouvert aux autres, un artisan poète, un passionné de jardins.

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