Journée de formation « prévention des processus de radicalisation »

C’est avec gravité que je me présente devant vous et que j’ouvre aujourd’hui aux côtés de Monsieur Sébastien HUMBERT, Sous-préfet délégué à la Politique de la Ville, ces journées de formation « Compréhension, détection et prévention des processus de radicalisations idéologico-religieuses » à l’attention des professionnels de terrains.

Ces formations menées à l’initiative de la préfecture et de l’éducation nationale sont importantes. En effet, la mobilisation de tous sur ce sujet est un enjeu majeur, notre pays est aujourd’hui en Etat d’Urgence, notre République a été touchée en plein cœur.

Les attentats de janvier avaient mis à mal notre cohésion nationale et ces tragiques évènements du 13 et 18 novembre commis sur notre territoire – mais également au Mali ou encore en Tunisie – nous obligent à nous remettre en question dans nos pratiques professionnelles.

Nous l’avons vu, nous l’avons tous constaté : ces terroristes n’ont pas de limite, ils n’hésitent pas à recruter les enfants de la République, de notre République sans distinction d’âge ou de sexe pour mener à bien l’objectif qu’ils se sont donnés.

Chacun de nous doit se montrer vigilant et être attentif à certains signes, certains comportements, hier encore anodins et acceptables, mais qui aujourd’hui, dans ce contexte, peuvent être des signes de radicalisation…Des signes qui peuvent être ténus, peu visibles…où à l’inverse ostentatoires et provocateurs…

Ce matin, je reprendrai les propos du 18 novembre prononcés par Dounia BOUZAR, Directrice du Centre de prévention contre les dérives sectaires liées à l’islam, relatifs à la radicalisation. Elle explique le principe de clivage de la personnalité de la personne radicalisée qui parfois ne nous permet pas de déceler cette radicalisation. Elle raconte que la première fille que son équipe a sauvée était une adolescente comme les autres, qui portait une queue de cheval, une veste en jean…C’était une fille d’ingénieurs qui vivait dans une petite campagne, paisible, dans une famille athée et écolo… Et puis on découvre l’existence d’un second profil « Facebook » , où apparaissent des images de kalachnikovs, et sur lequel est évoquée la présence d’un prince qui l’attendait là-bas… L’équipe de Dounia BOUZAR l’a arrêtée in extremis : elle avait prévu de passer son bac de français puis de partir faire le Djihad à 18h…

Cette histoire est à la fois incroyable et criante de vérité !

Soyons tous convaincus que cette question majeure est bien l’affaire de tous, de chacun d’entre nous…

Comme vous je suis républicain de cœur et d’esprit… Je crois en ma République… Je crois en une République bienveillante et ferme, en une République laïque permettant  à chacun de vivre sa religion en toute sérénité et en toute sécurité.

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