Retour sur le Conseil Municipal du 28 septembre 2021

Après trois heures trente de débat et 36 délibérations à l’ordre du jour, nous continuons à affirmer la voix de Grasse en continuant à décliner notre projet pour la rendre plus attractive et veiller à rendre le cadre de vie des habitants toujours plus qualitatif. Sur le front de la lutte contre le covid-19, nous nous réjouissons que ce qu’il convient d’appeler la 4ème vague soit désormais derrière nous au vu des indicateurs dont nous disposons pour mesurer la dynamique de circulation du virus. Mais bien que les données épidémiologiques soient aujourd’hui particulièrement favorables, la recrudescence de la pandémie pendant l’été doit nous inviter à la plus grande prudence quant à l’appréhension de la situation. En effet, le fait que le taux d’incidence et les hospitalisations soient repartis à la hausse pendant une période qui n’est d’ordinaire pas présentée comme propice au développement des virus doit nous interroger et nous inciter à maintenir la plus grande vigilance.

Aussi, le respect des gestes barrières et des protocoles de distanciation demeurent aujourd’hui les meilleures armes, avec le vaccin, pour éviter une nouvelle flambée épidémique. Cette approche est toujours privilégiée par la municipalité aujourd’hui afin de protéger les Grassois les plus vulnérables et maintenir la reprise de l’activité économique qui retrouve progressivement son niveau d’avant crise. Ces impératifs peuvent paraître comme antagonistes mais la Mairie s’est attachée à concilier au maximum ces légitimités contradictoires en ayant pour objectif de défendre l’intérêt général des Grassois. C’est dans ce même esprit que je me suis rendu le 17 septembre dernier au quatrième salon des Maires des Alpes-Maritimes à la faveur duquel j’ai tenu à évoquer certaines questions qui me paraissent essentielles pour garantir les marges de manœuvre financières des communes. Ce combat est à mon sens primordial pour garder notre liberté d’action au niveau local et permettre aux municipalités de réaliser leur mission d’intérêt général. Car comme vous le savez, les communes ont engagé des moyens substantiels pendant la pandémie et ce, alors que la sécurité sanitaire des populations constitue une compétence de l’État. Or, aujourd’hui, aucun élément n’indique que ce dernier va assumer les dépenses qui ont été supportées par les Mairies dans le cadre de la pandémie.

La mise en place des centres de vaccination illustre à ce titre pleinement cette réalité. Alors que les municipalités ont eu un rôle majeur dans l’armement de ces structures, aucune compensation financière n’a à ce jour été versée pour les faire fonctionner. A Grasse, l’ouverture de ce centre a représenté très concrètement un coût de près d’1 million d’euros en matière de charges supplémentaires ou de pertes de produits depuis le 25 janvier dernier, et l’incertitude est aujourd’hui la plus complète pour déterminer dans quelle mesure et à quel moment l’État va rembourser cette dépense non budgétée. Les Municipalités ont pourtant appliqué avec efficacité et pragmatisme les directives gouvernementales, parfois contradictoires, qui leur ont été édictées. Je rappelle que ces dépenses viennent par ailleurs s’ajouter à d’autres difficultés pour les communes, qui ont déjà subi il y a quelques années une baisse considérable de leur Dotation Globale de Fonctionnement pour contribuer au redressement des finances publiques. La loi SRU, qui pénalise financièrement beaucoup de territoires, ou encore, la suppression de la taxe d’habitation, font également partie de ces réformes qui ne sont pas sans conséquences sur les finances communales. Concernant plus particulièrement la taxe d’habitation, il est évident qu’une clarification doit être apportée quant à la réévaluation régulière des mécanismes de compensation prévus par l’Etat en fonction des dynamiques démographiques propres à chaque commune. La remise à plat de ces questions est importante pour permettre aux collectivités de tenir leur budget et d’accompagner au mieux la reprise économique que nous appelons tous de nos vœux.

C’est la position que j’ai défendue lors du congrès des maires des Alpes-Maritimes, et c’est celle que je défendrai auprès des représentants de l’État au nom des intérêts du contribuable grassois. De même, notre connaissance du terrain et de ses spécificités doit nous amener à prendre la part qui est la nôtre dans la chaîne de décision en tant que premier maillon de la chaîne d’action au niveau local. L’État doit ainsi mieux tenir compte de la spécificité des territoires pour renforcer la performance publique, alors qu’il doit au contraire pleinement assumer ses compétences dans le domaine du régalien, notamment sur le plan du maintien de la sécurité. A cet égard, je me réjouis d’avoir obtenu cette année une augmentation des effectifs de police nationale à Grasse, mais ces renforts n’ont été octroyés qu’après d’intenses discussions et échanges avec le Ministère de l’Intérieur. Cette nécessaire reconfiguration du lien Etat-collectivités territoriales constitue un enjeu majeur et je compte sur votre soutien, quelles que soient les divergences qui peuvent parfois nous animer, pour affirmer avec force la voix des territoires.

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