Mesdames, Messieurs élus,
Mesdames et Messieurs les partenaires institutionnels, publics et privés,
Chères Grassoises, Chers Grassois,
Merci de votre présence à cette réunion publique, elle est le signe de l’intérêt que vous portez au devenir de notre cité.
Avec l’équipe municipale, nous mesurons chaque jour la responsabilité qui est la nôtre d’agir concrètement pour les Grassois, pour l’amélioration de leur quotidien et pour la préservation de leur environnement. Nous mesurons chaque jour la responsabilité qui est la nôtre de montrer un chemin, de tracer une voie, de dessiner la ville de demain.
Aujourd’hui, Grasse affirme sa place de capitale mondiale du parfum et les labels nous honorent : inscription au patrimoine immatériel de l’UNESCO, marque collective Grasse Expertise, campus des métiers et des qualifications Parfums, Arômes et Cosmétiques, territoire d’industrie, territoire french impact… Les grandes maisons se réimplantent, le secteur de l’innovation se développe, les zones industrielles se densifient.
Grasse est en bon chemin, mais beaucoup reste à faire pour réussir le défi le plus important d’entre tous : la revitalisation du cœur de ville.
Depuis 2014, nous sommes au travail, avec humilité et constance, pour actionner de façon concertée les leviers de ce renouveau attendu de tous. En agissant concrètement sur le cadre de vie, sur la mise en valeur du patrimoine, sur l’accès à la culture, sur le développement de l’enseignement supérieur et sur l’attractivité territoriale, nous cherchons à renforcer les atouts de la ville et à impulser de nouveaux usages propices à plus de mixité sociale, à plus d’activités commerciales, à plus d’échanges intergénérationnels, à plus de foisonnement dans la cité.
Plus que jamais, les efforts engagés doivent être poursuivis pour que le centre historique retrouve son attractivité et pour éviter que le fossé ne se creuse entre l’image extérieure sublimée et une réalité intérieure plus dure.
Grasse n’est pas une exception et ce phénomène touche de nombreuses villes de même strate. L’annonce de la fermeture de Monoprix est symptomatique du désengagement des grands groupes qui ont fait le choix d’abandonner les cœurs de ville. C’est précisément le cas du groupe Casino qui a acté la cession de 55 magasins Monoprix sur l’ensemble du territoire français. Parce qu’il est inconcevable qu’il n’y ait pas de continuité dans l’offre alimentaire pendant la durée des travaux de la ZAC Martelly, j’ai obtenu de la direction nationale le maintien de leur enseigne à Grasse jusqu’en octobre 2021, le temps de finaliser les négociations avec le repreneur qui sera choisi parmi les cinq en lice.
Le projet de requalification Martelly, dont le permis de construire a été déposé en mars dernier, s’inscrit dans ce processus de reconquête et de reconstruction de la ville sur la ville. À l’heure où les communes de France mesurent les effets pervers des zones commerciales et des grands complexes établis en périphérie, à Grasse nous prenons le contre-pied et affirmons notre volonté d’habiter la ville et de vivre pleinement la ville.
Nous faisons le choix d’une densification de l’habitat, de la culture et du commerce en centre-ville. C’est un choix courageux et c’est une stratégie territoriale assumée. C’est une démarche ambitieuse pour laquelle nous sommes accompagnés par de nombreux partenaires convaincus de la pertinence et la cohérence de ce projet.
Depuis 2016 et l’annonce du choix du promoteur, le projet de requalification du quartier Martelly a beaucoup évolué. Les observations émises par les habitants à l’occasion des différents ateliers de concertation ont été prises en compte.
Les contributions des acteurs économiques, du Club des Entrepreneurs du Pays de Grasse, de la Fédération Economique de Grasse sont venues amendées le projet initial.
En matière de logements, d’offre commerciale et culturelle, de partis pris esthétiques, architecturaux et urbanistiques, les lignes ont bougé. Consciente de l’importance de maitriser le stationnement, la municipalité a décidé de confier sa gestion à la Régie des Parkings Grassois.
Les procédures souvent longues et complexes ont été suivies : le permis de démolition a été purgé de tous recours ; l’Architecte des Bâtiments de France a été consulté et a validé les grands principes du projet ; les services compétents ont donné leur accord pour la mise en accessibilité du site ; les archéologues ont délivré les autorisations nécessaires au lancement de l’opération ; la Commission Départementale d’Aménagement Commercial a validé l’implantation d’un complexe cinématographique.
Des mois et des années de travail difficiles et passionnants pour les équipes de la SPL Pays de Grasse Développement, les services municipaux et communautaires, qui ont conçu aux côtés du promoteur et du cabinet d’architecte un projet exigeant et réaliste, à la fois moderne et respectueux de l’environnement dans lequel il s’inscrit. Des mois et des années de travail, pendant lesquels nous en avons conscience, une impatience légitime s’est exprimée.
Le journal d’aujourd’hui a fait l’annonce de cette soirée avec le titre : « Martelly – le projet passe son grand oral ce soir ». Tous les acteurs impliqués sont effectivement là pour vous présenter les nouvelles esquisses et pour répondre à vos questions. Mais la métaphore de l’examen ne me semble pas la mieux appropriée.
Je lui préfère celle de l’envol.
Merci de votre attention.
Mesdames, Messieurs,
Je vous remercie pour la qualité de nos échanges et pour la participation de chacun à cette réunion publique. Elle marque une avancée significative dans le projet de ville que l’équipe municipale porte pour Grasse, mais elle n’est pas un aboutissement, seulement une étape. D’autres rencontres suivront, d’autres réunions d’informations seront programmées, nous en prenons l’engagement.
En guise de conclusion, je tiens à partager avec vous ces quelques lignes écrites par Franck Gintrand, Conseil auprès des collectivités locales et auteur de l’essai «Le jour où les zones commerciales auront dévoré nos villes :
« Que l’incendie de Notre-Dame nous invite à ouvrir enfin les yeux, à regarder partout dans nos villes la beauté que le labeur et la ferveur des générations passées nous ont léguée dans les centres historiques.
Cet héritage mérite mieux que d’être transformé en un conservatoire à ciel ouvert.
Il nous invite à l’habiter, à le valoriser, à le faire vivre. C’est notre devoir que de le protéger contre la concurrence acharnée que lui livre un urbanisme commercial sans foi, ni loi.
C’est notre intérêt que de renouer avec un vivre en ville sans lequel il ne peut y avoir de vivre ensemble. Nos centres-villes historiques n’ont pas forcément la puissance évocatrice de Notre-Dame. Mais, comme Notre-Dame, ils sont partie intégrante de notre identité française. N’attendons pas qu’ils aient disparu pour éprouver du regret ou de la peine. Ce jour-là, il sera trop tard. »
Merci de votre attention.