Déjeuner Club Business 06 – Thème : La croissance verte

Le thème que nous avons souhaité aborder aujourd’hui est au cœur de l’actualité : la croissance verte.

Alors avant tout de quoi s’agit-il quand on parle de croissance ? Les gouvernements la définissent comme l’augmentation de la production de biens et de services d’un ensemble économique sur une période donnée. Et on peut la calculer à partir d’un indice, celui de l’évolution du produit intérieur brut (PIB).

D’emblée, vous l’aurez compris, dans l’ère de la 4e révolution industrielle, l’industrie 4.0, l’industrie des technologies et des objets connectés , l’enjeu productif est omniprésent.

Or, face à cet enjeu productif, il est absolument nécessaire de comprendre les contours de cette croissance pour en maîtriser les enjeux. Et plus particulièrement quand il s’agit de parler de croissance dite verte ou soutenable ou durable ou encore responsable.

Alors cette croissance verte c’est quoi ?

C’est l’OCDE qu’il le dit ainsi : La croissance verte signifie promouvoir la croissance économique et le développement tout en veillant à ce que les actifs naturels continuent de fournir les ressources et services environnementaux dont dépend notre bien-être. Voilà que nous confrontons un indice comptable, celui du PIB, à la notion de bien-être.

Il faut admettre que cet exercice est bien risqué et autant vous dire tout de suite que je ne m’y risquerai pas ce midi. L’objet de mon propos aujourd’hui est de dire attention, face aux enjeux environnementaux, nous devons prendre de la hauteur. La croissance verte n’est pas un substitut au développement durable. On parle d’une approche pratique et flexible pour réaliser des progrès concrets sur l’ensemble des piliers économique et environnemental tout en tenant compte des conséquences sociales du verdissement de la croissance des économies.  Alors que faire ? Que faire en tant que citoyen, en tant que père ou mère de famille, en tant qu’universitaire ou chercheur, en tant que travailleur ou patron ou en tant que décideur ou homme politique ?

Mon analyse, mon positionnement face aux grandes mutations environnementales et énergétiques, c’est déjà de prendre cette question au sérieux. Car il ne s’agit pas que de nous, ici et maintenant, mais bien de l’avenir de notre planète et de nos enfants.

Deuxièmement, c’est de dire qu’individuellement et collectivement nous avons encore beaucoup à apprendre. Non seulement pour comprendre mais surtout pour agir justement. L’humilité s’impose.

Je suis donc dans une posture de compréhension et de volonté d’action face à cette question de croissance verte. En pays de Grasse, nous sommes en Territoire d’industrie, de croissance, d’innovation mais je considère que ces développements doivent s’appréhender et s’opérer avec conscience. La conscience d’une responsabilité face à l’environnement, au social, au sociétal. En Pays de Grasse, nous essayons de faire bouger les lignes dans le bons sens.  

Comme pour la collectivité et le citoyen, l’action doit être de mise pour le monde de l’entreprise face au changement climatique que nous touchons du doigt sur les conséquences graves à l’échelle planétaire, afin de prendre en considération les éléments d’un développement responsable dans leurs activités. C’est déjà le cas pour beaucoup d’entreprises qui sont engagées dans des stratégies volontaristes sur les questions de Responsabilité Sociale et Environnementale où l’humain et les préoccupations environnementales sont au cœur du projet. De nouveaux indicateurs de performances doivent être pris en compte liés, aux bien-être, à la santé des salariés, à l’empreinte carbone des achats, à l’intégration dans nos décisions autant que possible de l’ERC (Eviter, réduire, compenser). Toutes les fonctions de l’entreprise sont concernées : les achats, la production, et toutes les fonctions supports jusqu’aux RH. Le but étant d’être le moins destructeur possible des ressources naturelles, et le moins polluant pour l’air, l’eau et la terre.

Il n’y aura pas de développement soutenable sans la prise en compte de ses nouveaux indicateurs, et il en va même de l’attractivité de l’entreprise en tant que tel peu importe son secteur d’activités. Vous le savez bien plus que moi, aujourd’hui, une entreprise qui néglige ces aspects et bien elle se dévalorise toute seule. Le chantier évidemment est énorme mais absolument nécessaire.

Puisque les thématiques sont nombreuses et parfois complexes, c’est dans ce sens que j’ai voulu  accueillir à Grasse le 11 octobre prochain les Assises azuréennes de la transition énergétique. Je participerai également à la Journée de la Construction à Nice pour porter ce message de résilience et dire en tant que nous sommes une des premières collectivité signataire du Small Business Act, une convention conclue avec la CCI pour valoriser les achats responsables et ainsi favoriser les circuits courts et les entreprises locales.  Il n’y a pas de petites actions, chacun à son niveau peut agir en conscience et en responsabilité.

Force est de constater que la soutenabilité et la résilience d’un territoire n’a de sens que si chacune et chacun d’entre nous prend part au changement. C’est individuellement mais surtout collectivement que nous devons agir. C’est exactement ce que nous déployons par exemple sur le parc d’activités des Bois de Grasse grâce à une implication forte des entreprises mais surtout par l’action volontariste de l’association de la zone qui porte des actions fortes notamment sur le volet environnemental, la biodiversité ou les déchets.

C’est par exemple également toute la démarche que nous portons afin de respecter les exigences de la loi dite climat et résilience qui prône entre autres la zéro artificialisation nette. En ce sens, nous permettront aux entreprises de construire davantage en hauteur plutôt que d’aller dans le sens de l’étalement urbain pour toujours plus de béton et moins de verdure. En ce sens, nous avons enlevé des droits à bâtir pour redonner aux agriculteurs de terres exploitables (70 hectares).

En ce sens, nous déployons un Projet alimentaire territorial pour trouver des pistes concrètes pour lutter contre notre dépendance alimentaire exacerbée.

C’est aussi, tout le travail d’accompagnement, de pédagogie et de structuration des services pour proposer des solutions en lien avec la gestion des déchets, ou la mobilité des salariés vers une mobilité durable. En témoignent les opérations de tri sélectif, le dispositif Cliiink, le réseau de bornes de recharges Wiiiz pour VE ou les plans de déplacement-mobilité, l’incitation au covoiturage domicile-travail avec l’application Klaxit,

A une autre échelle, c’est ce que nous avons pu faire pendant 3 ans dans le cadre de notre Contrat de Transition Ecologique avec une trentaine d’actions orientées autour de la biodiversité et du changement climatique.

Pour avoir un impact positif sur le territoire et notre environnement, cela passe obligatoirement par une remise en question et des actions concrètes. C’est tout le sens de ma démarche dans un territoire singulier et qui se veut différent. Porté à la fois sur la valorisation de savoir-faire d’une filière historique, mais également orienté vers le futur autour des sciences du vivant et des biotechnologies. Il conjugue effectivement une industrie forte et revendique une naturalité. C’est cela qui constitue son authenticité et caractérise ses atouts. Néanmoins, il s’agit d’un équilibre fragile qu’il faut préserver de manière intelligente.

De manière générale, j’essaie en impulsant et soutenant une communauté d’acteurs volontaires, de développer des projets susceptibles de répondre aux enjeux sociétaux et environnementaux auxquels nous sommes confrontés et notamment la question de la préservation des ressources et de la biodiversité au service d’un écosystème, au service d’une industrie mais aussi au service de notre bien-être. Comme je le disais le chantier est immense mais pas insurmontable. Alors soyons humble dans notre capacité à faire de la croissance verte mais agissons à l’unissons dès maintenant.

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